Cette communication sera consacrée à la question de l’adaptation du roman autobiographique au cinéma.
Lorsqu’un écrivain met en récit son expérience personnelle, sa sensibilité s’avère exacerbée et se manifeste de façon évidente à l’égard de certains paramètres de la transposition du texte qui échappent à sa maîtrise. Parmi ceux-ci, pointons le choix de l’acteur amené à interpréter le rôle principal. L’écrivain se voit représenté à l’écran par un autre et cela peut entraîner un débat intime potentiellement problématique. Car plus que d’interpréter le rôle d’un protagoniste, il s’agit aux yeux de l’écrivain de l’incarner. L’auteur a une certaine attente quant à cette figuration et le réalisateur a la sienne ; or, ces deux points de vue ne sont pas nécessairement conciliables.
Nous tenterons d’éclairer, à partir d’une lecture psychanalytique, les déterminants psychiques qui peuvent être à l’œuvre entre l’écrivain et le réalisateur à l’occasion des négociations qui accompagnent le passage du livre au film et, en particulier, dans la co-construction d’une figuration de l’auteur par l’écrivain et le réalisateur, qui inclut des désaccords, compromis et compromissions. Un ensemble de concepts issus du vocabulaire de la psychanalyse peut contribuer à la compréhension de cette question : Moi-idéal ; Idéal du Moi ; identification ; narcissisme ; désir.
La session portera sur un corpus allant du XXe siècle à l’extrême contemporain.