Méta- et inter-images dans l’art contemporain à dimension beckettienne

Auteur / Author: 
Carla TABAN (Université de Toronto, Canada)
Date: 
Thursday, August 25, 2011 - 08:30
Local: 
R-R140

 

Cette communication analysera des modalités signifiantes méta- et inter-imageantes dans plusieurs créations artistiques contemporaines, réalisées dans des média différents et qui font explicitement référence à Samuel Beckett et/ou son œuvre. Tous les volets du corpus de Beckett — qu’il s’agisse de ses textes en prose, poétiques ou critiques, de ses pièces de théâtre, radiophoniques, télévisuelles ou bien de son Film — témoignent d’une préoccupation constante avec le processus de signification entendu comme interaction/interface dynamique entre un objet artistique conditionné par ses média, formes et conventions disciplinaires, d’une part, et un sujet (créateur ou récepteur) conditionné par ses facultés et habitudes sensorielles, perceptives, cognitives, culturelles et interprétatives, d’autre part.

 

Les artistes contemporains qui s’approprient l’œuvre de Beckett abordent, dans le sillage de celui-ci mais dans la perspective propre à leur pratique artistique, des problématiques similaires qui requièrent l’élaboration des modalités méta- et inter-imageantes spécifiques. Des vidéos de Bruce Nauman (Slow Angle Walk [Beckett Walk], 1968) aux installations de Joseph Kosuth (“[Waiting for —], Texts for Nothing” Samuel Beckett, in play, 2011) — en passant par d’innombrables livres d’artistes, comme ceux de Hans Martin Erhardt (Bing, 1970), Jasper Jones (Foirades/Fizzles, 1976) ou Diarmuid Delargy (The Beckett Suite / From An Abandoned Work, 1996-1999), pour ne nommer qu’eux ; les films, vidéos, photographies, net.art et/ou installations de Smith/Stewart (Hooded. Bared., 1998), Jordi Cuyàs (L’Œil crut entrevoir, 2002) ou Alex Gawronski (Untitled [Try again], 2003) ; les toiles abstraites de Sean Scully (Beckett, 2006) ; les portraits photographiques de John Haynes (Samuel Beckett, 1973) ou ceux intermédiatiques de Ruth Francken (Samuel Beckett, 1984-1985) et Alan Flood (Samuel Beckett, 2008) — les œuvres d’art « beckettiennes » ne cessent d’interroger leur propre entreprise créatrice et signifiante, de même que les présupposés objectifs et subjectifs qui la sous-tendent.