Cette communication s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche en cours sur les écritures féminines de la singularité. Je souhaite dresser un état des lieux de la fiction post-apocalyptique au féminin en France, en m’appuyant principalement sur trois œuvres : Omégar ou le dernier homme (1859) d’Élise Gagne, La dernière jouissance (1925) de Renée Dunan et Le dernier monde (2007) de Céline Minard. Je compte soumettre ces trois œuvres à un questionnement touchant leur ancrage historique, leurs spécificités formelles et les rapports sociaux de sexe qu’ils sous-tendent. Pour ce faire, je poserai notamment les questions suivantes : en quoi l’imaginaire de la fin inscrit dans ces trois textes est-il « daté » dans l’histoire des représentations ? Au moyen de quelles stratégies narratives les auteures racontent-elles la fin des temps ? Quel impact la notion d’auteur féminin produit-elle ? Cette démarche m’amènera à faire le rapprochement entre les trois œuvres de mon corpus et d’autres écrits marquants de la fiction post-apocalyptique, des romans de J.-B. Cousin de Grainville et Mary Shelley à ceux d’E. Vonarburg et C. McCarthy. Je prendrai aussi en considération les apports d’autres médias (films, pièces radiophoniques, etc.) ainsi que les événements (géopolitiques, scientifiques, météorologiques, parmi d’autres) susceptibles d’avoir influé sur les représentations du cataclysmique. Je prévois ainsi en arriver à mesurer et mieux faire comprendre le chemin parcouru entre le milieu du XIXe siècle et le début du XXIe en ce qui a trait à l’imaginaire de la fin du monde au féminin.