La peinture par la bande : 
Le cas de l’album citationnel Lucky Luke. L’artiste-peintre

Auteur / Author: 
Lynn BANNON (Département d’histoire de l’art, Université du Québec à Montréal, Canada)
Date: 
Friday, August 26, 2011 - 14:00
Local: 
R-R120

Sous l’angle d’une sémiotique visuelle, je me propose d’étudier les stratégies discursives de quelques cases de la bande dessinée Lucky Luke. L’artiste-peintre de Maurice de Bévère, mieux connu sous le pseudonyme Morris, au sein desquelles le bédéiste belge cite différents tableaux du peintre américain Frederic Remington reconnu par l’histoire de l’art comme un observateur pointu et un descripteur fidèle de tout un mode de vie de l’époque de la conquête de l’Ouest.
La réflexion portera d’abord sur le rôle des éléments formels dans le processus de narrativité et prendra à témoin la deuxième case « muette »
de la première planche de l’album citant le tableau Aiding a Comrade de l’artiste américain. Ensuite, il s’agira d’étudier les deux types de représentation du Far West qui cohabitent et s’entremêlent dans l’album : celle « naturaliste » de Remington et celle « cartoonesque » de Morris. Bien que les deux artistes aient posé un regard intéressé sur l’Ouest américain, chacun d’eux l’a imaginé et restitué différemment. Alors que l’art de Remington se caractérise par un dessin descriptif fondé sur l’observation directe, Morris privilégie un dessin fantaisiste. Toutefois, malgré ces écarts stylistiques, nous verrons que le bédéiste et le peintre se présentent comme « historiens » du Far West. Les trois dernières vignettes de la deuxième planche de la BD où apparaît le pastiche de la toile The Scout: Friends or Enemies? du peintre américain, cases au sein desquelles certains motifs sont reproduits et remodelés selon la grammaire stylistique du bédéiste, serviront d’appuis à la réflexion.