7 - Imaginaire de la narration dans les productions littéraires mixtes (texte écrit et image fixe) contemporaines / Imaginary Realm of Narration in Contemporary Mixed (Written Text and Fixed Image) Literary Output

Organisateur d'atelier / Session Organizer: 
Jean-Louis TILLEUIL (GRIT, Département d'études romanes, Université Catholique de Louvain, Belgique)
Date: 
Friday, August 26, 2011 (All day)
Local: 
R-R140

 

FRANÇAIS

La deuxième moitié du XXe siècle a été contemporaine d’une légitimation, de mieux en mieux affirmée, de productions destinées à un large public et ayant comme particularité sémiotique d’associer le texte écrit et l’image fixe. On citera par exemple la bande dessinée, l’album pour enfants ou la publicité (dans la presse écrite et l’affiche). À la différence du cinéma, qui anime ses images et oralise son texte, et qui intéresse depuis longtemps, c’est-à-dire au moins depuis les années 1960, les théoriciens pour ses pratiques « fascinantes » de narration, ces productions mixtes émergentes n’ont pas bénéficié d’une telle attention. Ce premier déficit d’intérêt pourrait bien se voir expliqué par un second : si l’image BD, enfantine ou publicitaire a fait l’objet d’études nombreuses et variées (iconiques, plastiques, esthétiques, narratives, thématiques, idéologiques, etc.), le texte n’a été que très rarement considéré dans sa spécificité signifiante, immanquablement induite par le type de production qui y recourt. Or, ce n’est que par la confrontation des stratégies sémiotiques respectives du texte et de l’image que peut être menée une réflexion pertinente sur les procédés de narration de productions qualifiées de mixtes.

La présente session se donne comme objectif d’étudier les variables combinatoires du texte écrit et de l’image fixe, dans une perspective d’analyse micro ou macrostructurale, et d’y mettre au jour les incidences que ces variations peuvent avoir sur les modalités de narration (énonciation et iconisation). On sera également attentif à l’éventuelle évolution de ces procédures scripturales et monstratives (Nouvelle BD = nouvelles narrations ?) et, plus encore, à la part prise par l’imaginaire dans ces pratiques de narration, en relation avec les conditions de production des œuvres retenues. Cette implication de la fonction imaginative pourrait être corrélée avec celle à l’origine de la différenciation historiquement marquée des possibilités expressives du texte et de l’image.

ANGLAIS

The second half of the 20th century was contemporaneous with an increasingly better asserted legitimation of works intended for a large audience and displaying as their semiotic feature the combination of the written text and the fixed image. We may, for instance, mention comic strips, children’s books or advertising (both in the press and on posters). Unlike the cinema, which animates its images and says its text aloud, and which has, thanks to its “fascinating” narrative practices, interested theorists from at least the 1960s onwards, those emerging mixed works have not enjoyed much attention. This first lack of interest could be accounted for by a second gap: if the comic strip image (for children or for promotional purposes) has been the object of numerous and varied studies (iconic, plastic, narrative, thematic, ideological, etc.), the text has only rarely been considered in its meaningful specificity, inevitably related to the type of output it calls for. Yet, only through the comparison of the respective semiotic strategies of text and image can a relevant reflection on the narrative processes of mixed works be carried out.

The goal of the present session is to study the combinatorial variables of the written text and the fixed image from a micro or macrostructural analytical perspective, and to bring to light the effects those variations may have on the modalities of narration (enunciation and iconisation). We will also pay attention to the potential development of those scriptural and monstrative processes (New Comic Strip = new narratives?) and, even more so, to the part played by imagination in those narrative practices, in relation to the conditions in which the selected works were created. This implication of the imaginative function could be correlated with the one behind the historically marked differentiation of the expressive possibilities of text and image.