En 1982, Michael Jackson sidérait les publics en proposant comme illustration de sa chanson Thriller, un vidéoclip éponyme, inspiré d’un long métrage, la nuit des morts vivants. Le succès incroyable qui s’en suivit (plusieurs millions d’albums vendus), ouvrait la voie à l’utilisation d’un schéma narratif court qui relève le propos et le renforce. Avec l’explosion du RN’B, du glam-rock et de la dance hall on a pu remarquer l’utilisation de codes récurrents dans l’histoire des relations filles — garçons qui structure une chanson. Le mélange de petites histoires courtes et complètes et de chorégraphies, véhiculent une image particulière de la femme en particulier dès qu’il s’agit de séduction. Des stars à la mode comme Beyonce, Lady Gaga ou encore Shakira les utilisent et proposent ainsi des sortes d’archétypes populaires du féminin comme la femme animal, la femme fatale, la femme détenue etc. Autant d’images proposées de façon ludique et/ou érotique. Si le clip les met à disposition d’un large public par le biais d’internet et de la télévision, c’est ignorer qu’à l’origine, cette déclinaison était déjà proposée par l’intermédiaire des revues parisiennes entre 1950 et les années 80…
L’intervention se propose de mettre en relation ces différentes images de la femme présentée en chanson et en chorégraphie et d’analyser l’évolution des mentalités. Sans porter de jugement, nous verrons comment des numéros proposés à un public averti ayant payé sa place pour le music-hall sont désormais destinés à un public beaucoup plus jeune l’ayant en permanence à disposition. Nous observerons ainsi comment la sphère de l’intime s’est distendue de façon étonnante pour finir par être à disposition de tous.