Le concept de figure endosse de multiples facettes allant de l’énonciation d’un objet défini, par exemple, la figure de l’ange, la figure du secret, la figure du vampire, etc. à celle d’un mode de signification. Analysant les différentes manifestations de ce dernier cas de figure dans quelques traités théoriques de la première modernité, Agnès Guiderdoni précise que la figure se modalise par un « processus dynamique de mise en représentation du point de contact problématique du sensible et de l’intelligible, du visible et de l’invisible, du corporel et du spirituel ». Cette sémiose s’opère à plusieurs niveaux, au niveau de l’image matérielle (plastique et iconique), du trope rhétorique et du procédé exégétique et, de ce fait, engage différentes stratégies sémiotiques, énonciatives et significatives.
Dans le cadre de cette intervention, je me concentrerai exclusivement sur l’analyse de l’élément plastique d’œuvres tributaires d’une problématique du secret pour voir comment cette dimension fait sens et, par conséquent, comment elle sémiotise la figurabilité d’une œuvre en montrant ce qui ne peut pas être dit. Je souhaite ainsi démontrer que l’analyse de la plasticité des œuvres engage des valeurs significatives qui ne se limitent pas exclusivement à l’élaboration de la forme iconique et qu’elle apporte un sens qui n’est pas forcément contenu dans les figures et les formes qu’elle dessine. Dès lors, elle offre un type de langage nous permettant de révéler des effets de sens qui ne sont pas explicitement présents dans les niveaux figuratif et interprétatif et qui sont pourtant induits par la nature secrète des images. Elle conduit le processus de figurabilité dans des modalités sémantiques – donc des structures de sens – que nous n’avons pas l’habitude de convoquer et qui pourtant sont particulièrement signifiantes.