Le corps est un lieu d’expression de la relation à l’autre, des désirs, des normes, etc., et se présente ainsi telle une forme malléable dans le miroir du social. En tant que surface sur laquelle s’inscrit le rapport entre le monde intérieur et le monde extérieur, celui-ci se forme au moyen d’une efficacité symbolique dont un des mécanismes intrinsèques repose sur l’imitation d’un modèle comme structure relationnelle. De fait, l’imitation comme modalité par laquelle les individus se forment en s’appropriant la manière dont autrui se met en scène, par l’entremise de la corporéité, témoigne du désir omniprésent « d’être comme » ou de « faire comme », bien qu’une reprise créative des formes d’expression soit également à l’œuvre dans l’imaginaire social et individuel. Ainsi, au moyen de l’imitation du style, de la gestuelle, des rites d’interaction, le corps répond aux injonctions de la construction identitaire (dépendante du processus mimétique) comme matière de symbole et objet de représentation de soi. Suivant cette logique, j’examinerai dans cette communication comment l’imitation intervient dans la construction de la représentation corporelle sur laquelle s’édifie une image de Soi tributaire d’une image de l’Autre.