La seconde moitié du XIXe siècle témoigne d’une espèce de « lavatérisme généralisé ». La photographie se présente comme l’un des outils d’enquête privilégiés pour ce genre d’exploration physiologique : de Duchenne de Boulogne à Alphonse Bertillon, en passant par le travail fondateur de Cesare Lombroso, la chambre noire apparaît comme le médium qui, par excellence, est à même de fixer l’image des types sociaux dans l’imagination visuelle et textuelle collective.
Or, comme l’affirme souvent Émile Zola dans ses manifestes théoriques, le roman moderne — c’est-à-dire, aux yeux du maître de Médan, le roman naturaliste — se doit de substituer l’homme psychologique avec l’homme physiologique.
Nous visons à retracer les chemins souterrains qui lient la production naturaliste, l’appareil photographique et son utilisation par les représentants du néo-lavatérisme de l’époque. Notre hypothèse est que les physiologies photographiques du XIXe siècle contribuent à la construction d’un imaginaire collectif devenant, à son tour, matériaux précieux pour l’imaginaire littéraire contemporain.