Peut-on « traduire » toute satire graphique ?

Auteur / Author: 
Jean-Claude GARDES (Université de Bretagne Occidentale, France)
Date: 
Vendredi 26 Août 2011 - 9:00
Local: 
R-R120

Tout discours satirique exprimé sous forme graphique est ancré dans un environnement culturel et linguistique qui détermine largement son mode d’expression. Aucune rhétorique de l’image ne peut se prévaloir d’être universelle, les procédés et le langage utilisés par les caricaturistes diffèrent sensiblement en fonction des aires linguistiques et culturelles dans lesquelles leur œuvre prend naissance.
Partant de ce constat, nous nous proposons d’étudier la question de la « traduction », de la « traductabilité » (au sens large du terme) de la satire graphique entre deux pays voisins dont les cultures semblent pourtant relativement proches : l’Allemagne et la France. Certes, si la plupart des documents graphiques produits dans les deux pays peuvent être saisis rapidement par le voisin, il n’en reste pas moins que bien des productions posent problème, soit au niveau de la langue et des figures de rhétorique visuelle privilégiées, soit en raison des attitudes ou règles de comportement, des modes de pensée qui ne reposent pas sur les mêmes fondements
Le discours ironique de mainte caricature est-il saisi de la même façon ?
Recourt-on aux mêmes procédés hyperboliques, à la scatologie ou l’érotisme ?
Joue-t-on de façon analogue sur les mots et leurs représentations graphiques ?... : telles sont quelques-unes des interrogations auxquelles notre contribution souhaite apporter quelques éléments de réponse.
L’étude portera sur un corpus de caricatures contemporaines, notamment celles des dessinateurs de la Nouvelle École de Francfort en Allemagne d’une part, celles des artistes des grands journaux satiriques français actuels d’autre part.