Lieux artificiels du musée. Les mots de l’architecture

Auteur / Author: 
Cristina FIORDIMELA (Département d’architecture, Polytechnique, Milan, Italie)
Date: 
Vendredi 26 Août 2011 - 15:45
Local: 
R-R120

Le musée est un lieu artificiel vers lequel convergent divers langages, qui passent par la composition architecturale de l’édifice, à celui de l’agencement intérieur. Qu’ils soient permanents ou temporaires, ils sont déterminés par un système d’écrits, d’audiovisuels et d’images multimédias.
Roger Silverstone (1998), qui attribue au musée le concept de medium, soutient que l’architecture en soi n’est pas la page blanche sur laquelle on dépose un texte, mais elle fait partie du texte. Ceci se traduit par une définition des itinéraires muséaux intérieurs et, par la dimension urbaine, à travers l’aspect du musée et son rapport avec la cité.
Cette contribution offre une lecture critique de l’espace muséal qui s’analyse par rapport à la composition architecturale et à l’exhibition design, là où le contenant architectural se présente comme l’allégorie du contenu, conceptualisant la stratification des langages selon une pédagogie de la découverte, qui implique une vaste gamme d’accès à la connaissance (Werner Szambien : 1988).
L’intention est de sélectionner certaines expressions de la muséographie contemporaine par le truchement d’un ensemble de cas d’étude récents, où l’architecture est intégrée aux langages propres à la communication multimédia suivant la définition du musée en tant que lieux de « Living Memory » (Studio Azzurro : 2010). L’espace muséal est déterminé d’un coté par une architecture intérieure toujours plus minimaliste, dont la perception est transfigurée par l’installation des espaces interactifs et sensoriels, et de l’autre par l’architecture de l’édifice allant du musée au mémorial (Maria Clara Ruggeri Tricoli : 2009). Le but est de souligner l’impact linguistique de l’architecture muséographique par rapport à la mission et aux contenus du musée. L’idée qui traverse la recherche est d’analyser comment l’architecture concourt à définir le sens politique du musée, conçu « comme contexte narratif, promoteur d’un discours éthique et social » (Ralph Appelbaum : 1997), et lieu de transit d’un peuple global et nomade, où l’expérience du musée est vécue comme un voyage de l’esprit et de la mémoire (Libeskind :
2010). Pensées d’architectes, professionnels et artistes concourent à construire cette histoire de la muséographie contemporaine, entre musée de la société et musée in progress de la culture immatérielle.