Date:
Jeudi 25 Août 2011 - 13:30
Local:
R-R140
Séance/Workshop:
11-3. Intermédialiser les images
Issue d’une recherche doctorale en Esthétique et Sciences de l’art, cette proposition de communication se propose d’interroger l’usage des images médicales de l’Iconographie photographique de la Salpêtrière en tant que méta et inter-images dans la création artistique actuelle. Plus précisément, ce sont les images de l’hystérie qui retiendraient notre attention.
Mise en scène par Jean Martin Charcot dans le dernier tiers du XIXe siècle, l’hystérie, cette pathologie ancestrale attribuée à l’origine au déplacement de l’utérus dans le corps de la femme, atteindra son paroxysme dans l’hôpital parisien de la Salpêtrière.
Très vite le corps, théâtral et spectaculaire des patientes, mise en scène par le médecin devient une source d’inspiration pour les artistes : les littérateurs, les comédiens et les peintres en useront dans leurs productions et les répercutions de ces usages se mesurent encore aujourd’hui tant par l’emploi des représentations (photographies, dessins, gravures) que des attitudes (extase, transe, érotisme, supplication amoureuse, entre autres, sous-titres les photographies).
Réemployées sous forme de copies retravaillées et/ou mise en scène au sein d’installations — Nicole Jolicoeur, Volupsa Jarpa — de dessins ou de sculptures — Louise Bourgeois, Makhî Xenakis — et aussi d’images en mouvements dans le cadre de vidéos-performances — Sam Taylor Wood, Pipilotti Rist, Douglas Gordon — ou encore de spectacles vivants — danse, théâtre, performance —, les artistes en ont un usage aussi polymorphe et interdisciplinaire que l’étaient les symptômes, les attitudes et les traitements abusifs inventées (Didi-Huberman, 1982) — par Charcot.