Le rôle des cartes mentales dans l’analyse des imaginaires urbains

Auteur / Author: 
Solène MARRY (Institut d’Urbanisme de Grenoble, France)
Date: 
Jeudi 25 Août 2011 - 13:30
Local: 
R-R130
Séance/Workshop: 
33-3. Projections urbaines


Imaginaire et réalité urbaine ne sont pas à opposer puisque la représentation se nourrit de la réalité et que la réalité n’existe que s’il y en a une représentation. « Personne ne sait mieux que toi, sage Kublaï, qu’il ne faut jamais confondre la ville avec le discours qui la décrit » (I. Calvino, Les Villes invisibles).


Certaines formes urbaines peuvent être extrêmement valorisées ou au contraire dévalorisées selon les époques. De ces représentations découlent des attitudes collectives qui ont un impact indéniable sur l’évolution des formes. Il est ainsi nécessaire de prendre en compte les effets de rétroaction des représentations sur le système morphologique urbain. À ce sujet, Rémy Allain qualifie les paysages urbains comme des « structures actives ». L’image des quartiers influe fortement sur les stratégies résidentielles et impacte donc l’évolution de la morphologie urbaine. L’évolution de la pensée sur la ville que l’on décèle actuellement chez les scientifiques mais aussi les professionnels de l’aménagement, participe-t-elle d’un changement de paradigme ? Kevin Lynch fut à la source de l’élaboration de cartes mentales en posant l’hypothèse de l’imagibilité ou de la lisibilité urbaine. Notre communication s’appuiera sur l’analyse de quarante-cinq cartes mentales urbaines. Henry Torgue définit les images mentales comme des représentations que la conscience se donne d’objets, d’évènements, d’impressions sensorielles, en dehors de leur perception actuelle. Carl-Gustav Jung parle alors d’« inconscient collectif ». En effet, pour notre société, il semble que la ville puisse être considérée comme l’une des plus pertinentes modalités imaginaires, au niveau de la traduction matérielle des rapports sociaux comme au niveau de la prégnance quotidienne du construit sur l’usager. Soulignons ici l’importance de l’imaginaire, qui fait être la ville, autant que la trame concrète de l’espace.