Les relations particulières et immatérielles qui s’établissent entre les arts visuels et l’architecture aujourd’hui, et leurs incidences sur l’espace et sur l’individu, sont difficilement saisissables. Leur force est parfois telle qu’on peut parler de fusion et considérer que, dans certains cas, l’architecture est un des arts visuels. 

 

Nos travaux de recherche et création utilisent l’image mouvante comme « langage optique », au service d’une représentation dynamique de l’espace contemporain, mettant en évidence la place de la culture artistique dans la pensée architecturale contemporaine.

 

À la manière du montage-collision de Sergei Eisenstein et de l’iconologie de l’intervalle d’Aby Warburg, nous croisons les images de l’architecture pour en provoquer le sens. Le glissement des images entre elles, par chevauchement, transparence, fondu, coupure, qu’autorise le montage numérique, met à jour un espace de création dans lequel se révèle et se construit une pensée. Les possibilités multiples du montage et du collage numériques font de la confrontation des images un déclencheur de la pensée. Ainsi, une image du lieu rapprochée d’une autre image du lieu crée une nouvelle représentation intuitive qui, à son tour, peut appeler des références iconographiques ou théoriques empruntées aux arts visuels et à l’architecture.

 

Ces références nous permettent de fabriquer de nouvelles images qui, associées aux images du réel, construisent le discours de nos vidéos. 

 

L’image mouvante nous permet de croiser et d’analyser les rapports de deux disciplines, et de deux langages. En construisant l’entre deux, les images tissent le sens de la vidéo, et de l’espace. L’utilisation d’images d’œuvres d’art, objets sensibles, nous permet de montrer l’espace comme porteur de perceptions visuelles, et donc de dévoiler un aspect de l’architecture comme art. 

 

Cette démarche créative, qui aboutit à la réalisation d’œuvres vidéos indépendantes, est aussi le médium d’un discours critique et théorique sur l’espace contemporain.