Dans une fameuse « mythologie », Roland Bartes analyse un reportage- photo d’André Gide « en vacances », dont les images insinuent qu’un écrivain, même lorsqu’il n’écrit pas (et peut-être surtout à ce moment-là !), reste avant tout écrivain. L’iconographie traditionnelle de l’écrivain, avec son répertoire de poses bien définies, semble en effet confirmer cette analyse. Je voudrais, dans cette brève analyse, reprendre ce dossier à partir d’un corpus numérique (les sites personnels de l’écrivain, hébergés ou non par le site de l’éditeur), puis examiner le rôle du texte dans la construction de cette image de l’auteur, d’une part, puis voir dans quelle mesure le passage à l’image mobile et/ou l’adjonction de la voix modifient ou au contraire figent encore davantage cette conception essentialisante de l’écrivain contemporain.