Dans les représentations de l’Ascension du Christ, l’imagier doit réussir à traduire plusieurs concepts qui ne font appel à aucune expérience humaine. En effet, parmi les épisodes de la vie du Christ, l’Ascension est un phénomène de montée non éprouvé par l’homme. À la différence des apothéoses ou des triomphes antiques — où le héros ou l’empereur sont tirés au ciel par un aigle par exemple, l’Ascension marque la montée du Christ sans aide extérieure, par sa propre dynamique. Cet épisode manifeste également le passage du Christ du monde sensible au monde intelligible, passant de la terre au ciel, de l’homme à Dieu. S’ajoute donc la dimension de l’exploitation de la surface iconique, qui devient primordiale : d’elle dépend l’agencement des éléments iconographiques permettant de donner à voir ces concepts. Elle autorise l’intégration de certains détails transcendant la signification de l’événement. Il apparaît que l’iconique et l’iconographique sont indissociables pour donner forme à ces notions complexes.
Dès lors, il s’agira de comprendre de quelle manière la démarche iconique associée à la représentation iconographique permet de mettre en image aussi bien un événement totalement inconnu à l’homme que des interfaces entre les sphères terrestres et divines.