J.G. Ballard : De la catastrophe écologique à la catastrophe urbaine. Variations autour d’un imaginaire de la fin

Auteur / Author: 
Vicky PELLETIER (Figura, Département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal, Canada)
Date: 
Jeudi 25 Août 2011 - 8:30
Local: 
R-R120

 

L’auteur anglais J.G. Ballard entretient un lien étroit avec l’imaginaire de la fin. Dès ses premiers écrits, associés au genre de la science-fiction, il met en scène des cataclysmes qui menacent l’intégrité de la planète et de ses habitants. À partir de sa « trilogie de béton » (Crash!, L’île de béton et I.G.H.), il déplace ses intrigues d’un futur lointain pour les installer dans le quotidien urbain contemporain, tout en continuant d’accorder une place centrale à la catastrophe. Celle-ci n’a toutefois plus que des causes naturelles. Ainsi, des banlieues qui sont loin de dormir, des autoroutes qui canalisent une violence perverse bien plus qu’elles ne permettent la circulation de milliers de voitures quotidiennement, des communautés fermées qui, par-delà la sécurité qu’elles proposent à ses habitants, encouragent les déséquilibres retors, deviennent le théâtre de violences et de désordres qui agissent comme des révélateurs de l’état du monde contemporain. Dans cette communication, nous nous proposons de dégager et d’analyser quelques figures de l’imaginaire de la fin qui traversent les romans de J.G. Ballard, particulièrement Crash!, L’île de béton, Super-Cannes et Que notre règne arrive. Nous poserons que les configurations de l’espace propres à la société contemporaine « surmoderne » (Marc Augé) que sont les autoroutes et les communautés fermées sont érigées, dans l’œuvre de Ballard, en hauts lieux de l’imaginaire de la fin et viennent délimiter les contours d’une dystopie urbaine (Bruce Bégout) qui prend le pas sur les dystopies écologiques qui présidaient au départ dans ses textes.