Jean Clair et l’art miroir de l’Occident

Auteur / Author: 
Richard SPITERI (Université de Malte, République de Malte)
Date: 
Jeudi 25 Août 2011 - 8:30
Local: 
R-R120

 

Grand critique d’art, conservateur, entre 1969 et 1980, du Musée national d’art moderne, puis directeur, entre 1989 et 2005, du Musée Picasso de Paris, Jean Clair est néanmoins écrivain aussi ayant publié quatre journaux ou récits autobiographiques qui sont : Le Voyageur égoïste (1989), Journal atrabilaire (2005), Lait noir de l’aube (2007) et La Tourterelle et le chat-huant (2009). Examinant, dans ses ouvrages de critique d’art, le phénomène du XXe siècle de la fin de l’art, Jean Clair infère qu’il s’agit d’un symptôme d’une civilisation sur le déclin. Il livre ses pensées sur les cataclysmes qui dans l’époque moderne ont secoué l’histoire de la France, principalement, la Révolution et juin 1940. À cause de ses visites fréquentes à Venise, il élargit ses réflexions à Vienne, ville au passé impérial, et, de plus, à la désintégration récente de l’ex-Yougoslavie. L’exemple de Venise et de Vienne qui ont su faire face à la menace ottomane, se répète aujourd’hui où l’Occident subit le terrorisme d’Al Qaeda.

 

Le paysage urbain contemporain paraît appeler la fin des temps : les tonnes d’ordures qui empuantissent Naples, le globe émaillé de favelas monstrueuses. La constatation de la décadence lente de l’Occident revête la couleur d’une eschatologie. Jean Clair se penche sur les édifices abritant un musée : le Centre Beaubourg à Paris est un Babel. À Ottawa, l’araignée géante appelée « maman » devant le Musée national des beaux-arts jure avec la statue de Notre Dame sur la façade de la cathédrale de la même ville. Une technique préférée de Jean Clair consiste en la recherche de correspondances entre écriture et beaux-arts. Les foules d’une grande ville lui évoquent Le Jugement dernier du peintre romantique John Martin. La sculpture The Twin Towers in flames de Raymond Mason représenterait l’Apocalypse.