FRANÇAIS
Les œuvres numériques apparaissent comme des formes hybrides, instables et, parfois même, éphémères. La littérature électronique, la poésie générative, les textes numériques, le net art et les expérimentations hypermédiatiques présentes dans le cyberespace représentent un ensemble hétérogène d’œuvres où se réunissent textes, images, séquences vidéos, animations numériques et processus algorithmiques, et elles participent tout autant de la littérature que de l’art, du cinéma, de la vidéo et du théâtre. Une des particularités de ces créations est que les textes qui le constituent sont initialement perçus comme des images, des métaphores animées, voire des figures de l’écrit et du texte. Les textes et les documents deviennent leur propre figure; ils se lisent, mais surtout ils se donnent en spectacle. Or ces figures se déploient dans de nombreuses directions, qui accentuent tantôt leur aspect graphique ou leur complexité, tantôt leur fluidité, leur caractère nécessairement changeant. Des questions, que l’on croyait réglées, se posent à nouveau : quel est le statut de ces textes et de ces documents, quelle valeur accorder aux écrits que le numérique rend instables, quels régimes de représentation marquent l’époque contemporaine, etc. ?
ENGLISH
Digital art and literature appear as hybrid forms, unstable and sometimes even ephemeral. Electronic literature, e-poetry, generative art, digital texts, Net art and hypermedia explorations constitute an heterogeneous set which bring together words, images, video clips, animated sequences and algorithmic processes. They combine different arts, from literature to theater, film, video, as well as a variety of arts. One feature of these creations is that the texts that constitute it are initially perceived as images, animated metaphors or visual texts. The texts and documents become images, they no longer read, they are to be seen: their linguistic dimension has been subsumed under their iconic function. Questions that were thought settled arise again: what is the status of these texts and these documents? What is the value of writing in a digital culture? What modes of representation mark the contemporary imagination and its relation to texts, its foremost mode of conservation?