N.B. Cet atelier se déroule sur 2 jours : lundi 22 août et mardi 23 août
FRANÇAIS
Cet atelier s’intéressera à la présence de traces, d’empreintes, de fragments et d’inscriptions dans les arts verbaux et visuels et des rapports qu’ils entretiennent avec l’imaginaire et la question du savoir et de la mémoire.
Nous examinerons aussi bien la présence de traces, d’empreintes, de fragments et d’inscriptions dans les images picturales et photographiques que la présence de traces, d’empreintes, de fragments et d’inscriptions dans les textes écrits, depuis l’inscription littérale dans sa matérialité physique jusqu’à la trace virtuelle, évanescente et parfois essentiellement intuitive.
Le but de cet atelier est d’examiner la dualité et l’ambivalence des traces, des empreintes, des fragments et des inscriptions en tant que projection ou aperçu de l’imaginaire, mais aussi barrage à l’imaginaire. En ce sens, les traces, les empreintes, les fragments et les inscriptions, conjonction d’une présence et d’une absence, fonctionnent comme un écran pour l’imaginaire, révélant les opérations mentales tout en faisant office de filtre ou de mécanisme de verrouillage.
A travers la trace, l’empreinte, le fragment et l’inscription vus comme preuve, témoignage, écran (la “mémoire-écran” de Freud), ou même spectre (“l’image rémanente” de Didi-Huberman), l’imaginaire est en effet convoqué par le biais du fantasme ou du souvenir. Dans le même temps, traces, empreintes, fragments et inscriptions soulignent la menace d’oubli et de mort qui pèse sur toute œuvre d’art.
Nous nous attacherons à la valeur heuristique de la trace, de l’empreinte, du fragment et de l’inscription dans leur rapport avec la question de l’origine et de la totalité absente, tout en gardant à l’esprit leur caractère précaire et insaisissable, résistant à la saisie du regard comme à la verbalisation. Dans ce double processus de voilement et dévoilement du sens, la trace, l’empreinte, le fragment et l’inscription fonctionnent également comme signe manifestant la présence/absence d’un sujet et d’un corps à l’origine de l’œuvre et comme signal pour les autres sujets et subjectivités.
Enfin, en tant que reste de ce qui était et ne sera plus, la trace, l’empreinte, le fragment et l’inscription comme surplus ou excédent à voir et à lire simultanément figurent cet entre-deux ou “tiers” (le “tiers pictural” de Liliane Louvel) entre le verbal et le visuel, le lisible et le visible, requérant ce “double regard” ou cette “double vision” de la part du lecteur/spectateur et encourageant ainsi un autre mode d’appréhension du réel.
ENGLISH
N.B. This session will take place on Monday August 22nd and Tuesday August 23rd
This session will focus on the presence of traces, imprints, fragments, and inscriptions in verbal and visual texts in its relation to the Imaginary and the question of knowledge and memory.
We will examine both the presence of verbal traces, imprints, fragments, and inscriptions on pictorial or photographic images, and the presence of visual traces, imprints, fragments, and inscriptions in written texts, from the literal, physical, and material inscription, to the virtual, evanescent, and sometimes mostly intuitive trace.
The goal of this session is to examine the dual, ambivalent nature of traces, imprints, fragments, and inscriptions as a projection of, or a glimpse into, the Imaginary, as well as a barrier against the Imaginary. In that sense, traces, imprints, fragments, and inscriptions as the conjunction of a presence and an absence function as a screen for the Imaginary, both revealing and displaying the workings of the mind, and acting as a filter or blocking device. Through the trace, the imprint, the fragment, and the inscription seen as evidence, testimony, screen (Freud's "screen memory"), or even specter (Didi-Huberman’s “image rémanente” or “remaining/persisting image”), the Imaginary is indeed conjured up, opened up, or remembered; at the same time, what the trace, the imprint, the fragment, and the inscription emphasize is the work of art’s own threat of erasure and extinction.
We will focus on the heuristic value of traces, imprints, fragments, and inscriptions in their relation to the origin and the missing totality, while bearing in mind their precarious and elusive nature, resisting both verbalization and the capture of the gaze. Within this dual process of production and obfuscation of meaning, the trace, the imprint, the fragment, and inscription are also a sign, a signal, indicating the presence/absence of a subject and a body at the origin of the work, as well as a sign beckoning to other subjects and subjectivities.
Finally, as a remainder or remnant of what once was and will never be, the trace, the imprint, the fragment, and the inscription as a surplus or excess to be seen and read simultaneously figure this in-between or “third space” (Liliane Louvel’s “tiers pictural” or ‘pictorial third”) between the verbal and the visual, the legible and the visible, requiring that “double gaze” or “double exposure” on the part of the reader/viewer, and thus inviting another mode of apprehension of the real.
- 32-1. Théorie et pratique de la trace / Theory and Practice of the Trace
- 32-2. Traces photographiques / Photographic Traces
- 32-3. Conversations entre les arts / Conversations Between the Arts
- 32-4. Traces et fragments dans la littérature et les arts américains / Traces and Fragments in American Literature and Arts
- 32-5. Traces et fragments dans l’Angleterre victorienne / Traces and Fragments in Victorian England