Cette proposition a pour objet de présenter le principe du programmeur écrivain, la notion d'espace robographique et d'introduire comment peut se faire la relation à l'imaginaire dans une telle démarche de conception informatique.

Le principe du "programmeur écrivain" est, en tant qu'artiste, de devenir informaticien et de se saisir de l'écriture et de la conception logicielle afin d'y amener des problématiques de sensibilité littéraire, artistique et de création. Selon ce positionnement, écrire donne le sentiment de fabriquer et différentes attitudes méthodologiques peuvent même rapprocher des arts plastiques. Un vocabulaire et une syntaxe de machine, comme autant d'outils très simples, sont intériorisés mentalement et l'imaginaire trouve inlassablement à les manipuler et à jouer comme avec un instrument de musique. L'objet technique est perpétuellement recréé. Il revient habillé de préoccupations, de phantasmes, de couleurs, de formes, de recherche, de réflexion et sans jamais perdre son existence propre. Il prend place dans une communication et le public est touché par ce qui s'en dégage de non calculable.

Dans cette démarche de création, tracer une ligne c’est construire un robot, le programme, qui trace la ligne. Ce que nous avons baptisé « robographe ». Ni robot ni graphe, le robographe dépasse les perspectives de l’image. C’est une troisième voie. La perspective est celle de la découverte d’un espace, l’espace robographique. Cet espace se constitue de figures robotiques telles qu’elles peuvent coïncider avec l’imaginaire du concepteur. Et l’imaginaire trouve dans cette coïncidence les moyens de s’exprimer, à savoir de bâtir une écriture.

Cette écriture qui relie imagination et technique de programmation ouvre le champ perceptif spécifique de cette pratique. Et sur la base des nouvelles  impressions possibles, le regard est pour ainsi dire sensibilisé à un nouveau monde. Il y a là l'idée d’un impressionnisme technologique.